Favoriser le stockage du carbone c'est s'assurer que les entrées de carbone humifié sont assez importantes pour compenser les sorties
L’un des objectifs des systèmes pour la bioéconomie est de chercher à atteindre un niveau de production et d’exportation de biomasse plus élevé à l’hectare que dans les systèmes actuels.
Quels sont les effets de cette augmentation des niveaux d’exportation de biomasse sur le stock de carbone organique du sol ?
En partant de données expérimentales acquises entre 2015 et 2020 dans les Hauts-de-France, les fiches et le guide technique "Concilier exportation de biomasse et stockage de carbone" répondent à cette question et vous proposent des leviers agronomiques concrets pour favoriser le stockage de carbone dans votre sol.
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ContactsLe stock de carbone du sol varie au cours du temps sous l’effet d’un certain nombre de facteurs. La dynamique d’augmentation du stock est nommée stockage, alors que la diminution de ce stock est appelée déstockage. L’objet de cette partie est de vous permettre de comprendre les enjeux autour du stockage et donc également ceux du déstockage de carbone dans les sols. La description de ces processus permettra d’identifier les leviers d’action possibles.
Notions abordées dans cette partie
1. Définition et enjeux du stockage de carbone
2. Le principe du bilan humique
3. Focus sur les entrées et sorties de carbone
4. Simuler l'évolution du stock de carbone
L'évolution du stock de carbone étant très variable d'un type de sol à l'autre et d'un système de culture à l'autre, il est important d'étudier chaque situation au cas par cas
Dans le cadre du projet Réseau de sites démonstrateurs, un certain nombre de systèmes de culture pour la bioéconomie ont été imaginés et testés. Fort du retour d’expérience permis par ces expérimentations, les partenaires du projet ont pu définir un certain nombre d’hypothèses pour paramétrer les simulations de l’évolution du stock de carbone de tels systèmes dans différents types de sols des Hauts-de France. Les résultats de ces systèmes sont présentés ci-dessous.
Cas d’étude I : système céréalier-oléagineux sur cranette sur craie
Cas d’étude II : système céréalier-oléagineux sur sable limoneux
Cas d’étude III : système betteravier sur limon profond
Cas d’étude IV : système polyculture-élevage sur argile à silex
L’exportation des couverts d’interculture est un levier technique intéressant pour produire de la biomasse sans modifier la rotation. Dans cette partie, les conséquences de l’exportation de la biomasse aérienne des couverts sur les entrées de carbone humifié sont présentées.
La restitution d'une paille de céréales supplémentaire dans la rotation permet de compenser, en terme de carbone humifié, ce qui aurait pu être apporté par la biomasse aérienne d'un couvert si celui-ci avait été restitué.
Un autre levier technique intéressant pour la production de biomasse est l’introduction de doubles cultures dédiées dans la rotation. Les conséquences possibles sur le stockage de carbone de cette modification de la rotation sont présentées dans cette partie.
Quantités de carbone humifié permises par différentes cultures principales et céréales immatures
Nous avons pu voir dans ce guide que l’exportation importante de biomasse peut-être compatible avec le stockage de carbone. Cependant, dans certains cas, les modifications effectuées sur la rotation et les pratiques peuvent entraîner un stockage moins important. Dans ces cas là, le retour de digestats de méthanisation pourrait permettre de compenser les restitutions moindres. Quelle quantités de carbone attendre des digestats ?
Dans cette fiche, trois exemples vous feront découvrir comment modifier une rotation, afin de produire davantage de biomasse, peut venir affecter l'évolution du stock de carbone du sol, sur le long terme.
Afin d'approfondir les résultats obtenus sur le long terme, une analyse des entrées et sorties de carbone humifié dans les différents scénarios est présentée. Cette analyse repose sur le principe du bilan humique.
Pour favoriser le stockage du carbone, il faut s’assurer que les entrées de carbone humifié sont assez importantes pour compenser les sorties via la minéralisation
Dans cette fiche, les quantités de carbone humifié apporté par les résidus de différentes cultures sont comparées. Concrètement, le graphique présenté peut vous aider dans votre choix de culture à implanter.
On peut compenser la quantité de carbone exportée par les cive courtes par la restitution d’une paille de céréales supplémentaire dans la rotation, étant donné que ces deux types de biomasse peuvent rapporter au sol presque autant de carbone. Cependant, restituer un couvert bien développé permet de rapporter une quantité d’azote non négligeable, utile pour les cultures suivantes.