Valoriser la production

Provision pour risques

Les surfaces cultivées en légumes de plein champs biologiques sont en augmentation, notamment parce que la demande des consommateurs, des organismes de distribution et des agro-industries augmente. Nous faisons la synthèse ici de tous les leviers utilisés par les producteurs pour améliorer leur chiffre d'affaire :

  • soit en travaillant sur les volumes produits, c'est-à-dire les rendements,
  • soit en travaillant sur la valorisation de leur production, c'est-à-dire les prix de vente.

NB : Les aides financières à la production ne sont pas abordées ici. Pour en savoir plus sur les aides financières, contacter son conseiller en agriculture biologique.

A télécharger

Fiche "Réfléchir à des systèmes légumiers biologiques et durables : Valoriser la production"

Maitriser les rendements

Assurer la production sur le long terme

Le maintien des capacités de production des parcelles doit être pensé lors la conception de la rotation et des itinéraires techniques.

« En 2017, j’ai perdu 40% de ma production sur endives à cause du sclérotinia »

« Je constate -20% à -50% de rendement sur oignons ces dernières années, probablement du fait d’une baisse de fertilité »

Voir :

Acquérir la compétence technique

Montée en compétence de l’exploitant et des salariés, accompagnement technique

« J’ai eu des levées hétérogènes sur oignons à cause d’une mauvaise préparation du sol »

« Il faut quelqu’un qui sait y faire, un technicien »

Il existe divers moyens pour monter en compétence :

  • Formations
  • Conseil technique
  • Groupes d’échange entre producteurs (CUMA, GIEE, etc.)
  • Internet (forum, articles techniques, site VivLéBio, etc.)
  • Documentation technique (ITAB, Guide préco des chambres, résultats d’essais, etc.)
  • Ne pas négliger l’observation des parcelles
Et l'irrigation ?

En général, l’irrigation est introduite sur l’exploitation pour sécuriser les rendements, (et non en vue de les augmenter) suite à un échec sur légumes de plein champs.

« L’irrigation m’est devenue indispensable pour assurer des rendements en légumes de plein champ avec les printemps de plus en plus secs »

 

Avant de se lancer, il est nécessaire de calculer le coût global et d’anticiper le temps de travail supplémentaire :

  • Carotte (sprinkler) : 6-10 h/ha, 100 à 1000 €/ha (Source : fiches LPC de l'ITAB)
  • Oignon (sprinkler) : 6-10 h/ha, 600 à 1000 €/ha (Source : fiches LPC de l'ITAB)
  • Pomme de terre (enrouleur) : 2-3 h/ha, 400 à 800 €/ha (Source :enquête VivLéBio)

 

L’irrigation impacte aussi la durabilité agronomique, environnementale et sociale. cf. partie "choix-clés"

Maitriser le prix de vente

Maîtriser la qualité des légumes

Il est fréquent en légumes plein champ qu’une partie de la production soit déclassée. Les facteurs de déclassement varient en fonction du débouché et sont, des fois, mal connus des producteurs.

« Pour une commercialisation en GMS, il peut y avoir jusqu’à 70% de la production déclassée »

 

Maîtriser les dégâts provoqués sur la parcelle :

  • Adventices toxiques (morelle, datura, etc.)
  • Teneur en matière sèche des pommes de terre
  • Calibres ou forme (Carottes courbées)
  • Légumes coupés (Matériel d’arrachage, type de semis)
  • Eclatement des carottes (excès d’azote)
  • Bioagresseurs telluriques (cf. partie « durabilité agronomique »)

 

Maîtriser les dégâts provoqués lors du stockage :

  • Développement des maladies (sclérotinia, galle)
  • Fermentation
  • Germination

 

Maîtriser les dégâts provoqués lors du conditionnement :

  • Légumes coupés
Stocker ou conditionner sur l’exploitation ou en collectif :

Le stockage et/ou le conditionnement des légumes plein champ est un moyen d’augmenter la valeur ajoutée de la production. Toutefois, cette activité entraine des coûts supplémentaires et une augmentation du temps de travail non négligeables.  Les conditions pour développer cette activité sont :

  • Maîtriser les conditions de stockage

« On a eu beaucoup de pertes sur potimarron la 1ère année car on ne maîtrisait pas le stockage »

« Le stockage, c’est un autre métier »

  • Pouvoir mobiliser de la main d’œuvre facilement pour le tri et le conditionnement
  • Bien calculer la rentabilité du stockage, main d’œuvre incluse, quand il s’agit d’investir dans de nouveaux bâtiments

cout et temps de travail des travaux post-récolte des LPC bio

Les données affichées dans ce tableau donnent un ordre d’idée des coûts et du temps de travail dédiés au conditionnement et stockage de 3 légumes, mais elles sont très spécifiques aux exploitations (logistique, infrastructures, etc.).

NB : Une enquête a été réalisée par la Chambre d’agriculture Nord-Pas-de-Calais auprès des producteurs de pomme de terre, notamment sur leurs coûts de stockage. Les résultats sont disponibles dans les pages 19 et 20 de ce document.

 

Choisir ses productions en fonction des opportunités du marché

Avant de se lancer sur une nouvelle culture, il est utile de se renseigner pour connaître les débouchés possibles et la tendance de la demande pour les prochaines années. Les sources d’informations peuvent être :

Illustration euro

Pour résumer :

La maitrise du rendement et de la qualité des légumes passe par l’acquisition de compétences techniques (notamment sur le désherbage), et de plus en plus par l’irrigation. La durabilité agronomique de la rotation doit être réfléchie dès le lancement de l’activité pour assurer une productivité à long terme.

Le prix de vente peut varier selon :

  • Les travaux post-récolte réalisés sur la ferme (conditionnement et stockage), mais ces activités nécessitent des compétences particulières, qu’il faut acquérir.
  • La qualité de la production, les légumes pouvant être déclassés à cause de leur forme, leur calibre, des maladies, des ravageurs ou des adventices toxiques
  • Les contrats passés et les opportunités du marché.