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Adventices

Biologie des adventices

Rumex à feuilles obtuses et du rumex crépu

Le rumex crépus, Rumex crispus, et le rumex à feuilles obtuses, Rumex obtifolius, sont des dicotylédones pluriannuelles de la famille des polygonacées. Ce sont deux sous-espèces de rumex les plus présentes en parcelles cultivées. 

Caractéristiques biologiques

Cycle de développement
Cycle de développement du rumex, d'après les livrets de l'Agriculture n°17
Cycle de développement du rumex, d'après les livrets de l'Agriculture n°17

Les adventices vivaces ont la particularité de pouvoir se multiplier par la production de graines et par multiplication végétative de manière spontanée pour coloniser rapidement les milieux. Une fois implantées, elles stockent de l’énergie dans leurs racines pour survivre au-delà de l’hiver et repousser en cas de destruction des parties aériennes.

 

Caractéristiques biologiques de la reproduction sexuée

La reproduction par les graines est le principal mode de reproduction du rumex. Sans fragmentation du système racinaire, le rumex se comporte en pluriannuelle non vivace et se reproduit uniquement par les graines.

 
Rumex à feuilles obtusesRumex crépu
Période de levéeToute l’année mais surtout : de, mars-avril à l’automne
Profondeur de germinationSuperficielle (jusqu’à 6m)
Mode de levéeEchelonné
Capacité à fleurirPlusieurs fois par an dès la 2e annéePlusieurs fois par an dès la 9e semaine
Quantité de semences produitesjusqu’à 60 000jusqu’à 40 000
Durée de vie des grainesjusqu’à 50-80 ans
 

Des études ont montré que les tiges fleuries peuvent continuer à produire des graines viables même après avoir été coupées : 15% des graines d'une hampe florale verte peuvent déjà germer. Le rumex est capable de fleurir plusieurs fois par saisons.

Caractéristiques biologiques de la reproduction végétative

Le rumex n’est pas capable de se reproduire par multiplication végétative de manière spontanée.

La partie supérieure de la racine tubérisée du rumex est appelée le « collet ». Le collet comporte des bourgeons végétatifs capables de former de nouvelles pousses en cas de cassure au niveau du collet. seuls les fragments issus du collet sont capables de se régénérer de cette manière.

Le rumex devient capable de se régénérer à partir du 2e mois de développement. La régénération est possible pour les fragments de collet d’une taille minimale de 0,5 cm.

Reprise de rumex à partir du collet (Source : Favrelière 2016)
Reprise de rumex à partir du collet (Source : Favrelière 2016)

Les fragments de collet de rumex ont la capacité de « repiquer » pour donner plusieurs nouveaux individus en produisant des racines et des feuilles. Même ramenés à la surface, les fragments peuvent reprendre comme ci-contre.

Evolution du niveau d'énergie stockée dans les racines en fonction de l'année

Cf. exemple ci-dessous sur le chardon. 

Niveau d'énergie dans les racines de chardon des champs, Agrotransfert -Ressource et Territoires dans Favrelière et al. 2016
Niveau d'énergie dans les racines de chardon des champs (Source : Favrelière et al. 2016)

Remarque : Le principe s’applique également sur les rumex. Le nombre de feuilles pour reconnaitre le point de compensation et les périodes de croissance sont elles propres à chacune des adventices. 

Qu'est ce que le point de compensation ?

C'est le moment où le laiteron a produit une surface foliaire assez importante pour que la photosynthèse génère plus d'énergie que ce que la plante consomme. Il peut alors commencer à stocker de l'énergie dans ses racines.

Qu'est ce que la dormance ?

C'est le moment où le laiteron stoppe sa croissance aérienne pour concentrer son énergie dans la biomasse racinaire. Elle intervient lorsque les températures diminuent à l'approche de l'hiver.

Rumex à graine (Source : agro-Transfert Ressources et Territoires)
Rumex à graine (Source : agro-Transfert Ressources et Territoires)

Les réserves sont minimales au moment de la floraison pendant l’été et maximales à l’automne.

Jeune rumex (Source : Favrelière 2016)
Jeune rumex (Source : Favrelière 2016)

Seulement 2 à 3 semaines sont nécessaires au rumex à feuilles obtuses pour reconstituer ses réserves après une perturbation (Zaller, 2004)

Sommaire

Rumex Crépus

Rumex à feuilles obtuses

Rumex à feuilles crépus (Source : Agro-Transfert RT)
Rumex à feuilles crépus (Source : Agro-Transfert RT)
(Source : Agro-Transfert RT)
Rumex à feuilles obtuses (Source : Agro-Transfert RT)
Reconnaissance du Rumex à feuilles obtuses
Reconnaissance du Rumex crépu

Pour aller plus loin

Les leviers mobilisables pour la gestion du rumex

Implantation de cultures concurrentielles

Moyens de gestion mécanique pour les rumex et le chiendent

Autres leviers de gestion pour les rumex

Demande de formation

Références bibliographiques

  • AGRIDEA ; 2011. Rumex. [en ligne] Disponible sur : http://www.agridea-lausanne.ch/files/rumex.pdf

  • CREMER C., KNODEN D., STILMANT D., LUXEN P. ; 2007. Le contrôle des populations indésirables de rumex, chardons et orties dans les prairies permanentes. Les livrets de l’agriculture n°17. Collection Livrets de l’Agriculture, ministère de la région Wallonne Direction générale de l’agriculture. [en ligne] Disponible sur : http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/IMG/pdf/Rumex.pdf

  • ROTH W. ; 2005. Morphologie et physiologie du rumex à feuilles obtuses. Colloque « Le contrôle des populations de rumex en prairie permanente ». St Vith, 6 avril 2005. [en ligne]. Disponible sur : http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/IMG/pdf/RumexRothFR.pdf

  • TURNER R.J., BOND W., DAVIES G. ; 2004. Dock management: a review of science and farmer approaches. Occasional symposium – British grassland society, n°37, p. 53-56.

  • TURNER R.J., BOND W., DAVIES G. ; 2007. The biology and non-chemical control of broad leaved dock (Rumex obtusifolius L.) and curled dock (R. crispus L.). [en ligne] Consulté le 19/01/2013. Disponible sur : http://www.gardenorganic.org.uk/organicweeds/downloads/dock_review.pdf

  • ZALLER J.G. ; 2004. Ecology and non-chemical control of Rumex crispus and R. obtusifolius (Polygonaceae): a review. Weed Research, n°44, p.414–432.