En amont du groupe de travail d’agriculteurs, un conseiller est venu aider Romain Petit à formuler sa cible :
Un groupe de quatre agriculteurs a travaillé sur la problématique de Romain Petit. Dans un premier temps, ils ont réfléchi aux complémentarités à développer pour atteindre son objectif. Dans un second temps, ils ont balayé l’ensemble des solutions envisageables (pratiques ou moyens), puis ils ont sélectionné (en gris dans le tableau) les plus pertinentes et défini leurs modalités :
Remarque : bien que la cible de Romain Petit porte en priorité sur la gestion de la fertilité des sols et de la fertilisation des cultures, l’augmentation de la taille du cheptel induit également un travail sur la sécurité fourragère, ce qui explique qu’il y ait deux difficultés traitées par le groupe d’agriculteurs.
Les quatre agriculteurs en charge de la réflexion sur le système de Romain Petit ont conçu un nouveau système incluant les pratiques complémentaires. Pour cela ils ont défini la constitution du système, son fonctionnement et ses productions. La synthèse de ce travail est présentée dans le schéma de fonctionnement suivant :
Analyse du nouveau système proposé :
La cible de Romain Petit est atteinte par le nouveau système. En effet, l’augmentation des cultures fourragères dans la rotation permet bien de produire 1 200 t de fourrages pâturés ou récoltés. De plus, l’utilisation du fumier des génisses sur les rotations ou l’insertion de prairies temporaires pendant trois ans permettent d’entretenir la fertilité des sols. La fertilisation des cultures est optimisée avec l’apport de lisier du bâtiment des vaches laitières sur les cultures de printemps et après chaque fauche des différentes prairies. Cette valorisation des effluents permet une économie de 65 uN minéral par hectare par rapport au système initial, soit 60 € d’économie par hectare de SAU. Les coûts d’engrais ne diminuent que de 46 €/ha de SAU du fait de l’augmentation des surfaces en prairies fauchées et en méteil sur lesquelles Romain Petit apporte de la potasse.
A l’issue de la conception du nouveau système, le calcul de la marge brute globale et l’estimation des investissements permettent d’en analyser la pertinence. Ces analyses économiques sont réalisées à partir des données initiales de l’exploitation et de références régionales de prix, elles n’ont pas vocation à être exactes mais à donner un ordre d’idée :
Calcul du gain de marge brute globale :
Investissements :
Aucun calcul d’investissement n’est réalisé ici puisque le projet de nouveau bâtiment était déjà validé par Romain Petit et c’est sur cette base que le groupe d’agriculteurs a travaillé. Aucun autre investissement n’est nécessaire.
Le regard de Romain Petit sur le système proposé par ses pairs :
Romain Petit était satisfait du travail réalisé sur la gestion de l’azote, la proposition lui semblait cohérente bien qu’un peu trop ambitieuse dans un premier temps. Romain Petit souhaitait tester des réductions d’azote moins drastiques pour observer les conséquences sur les rendements et faire évoluer le système en conséquence.
Le système dans sa globalité lui semblait plutôt convaincant. En particulier sur le plan du travail car même si le nombre de coupes et les surfaces augmentent, il y a un gain en sécurité fourragère qui permet de diminuer la charge mentale. Entre deux coupes il ne se passe que 2 mois, ce qui permet de bien piloter les stocks et les besoins du troupeau. D’autre part les gains de temps en bâtiment lui semblaient compenser le temps nécessaire pour les coupes supplémentaires.
Pour ce qui est des points négatifs, Romain Petit n’oubliait pas que les coûts du nouveau bâtiment sont très conséquents, ce qui nécessite une capacité de remboursement importante. Enfin, la concentration des épandages au printemps rend le système très dépendant des conditions climatiques. En cas de printemps pluvieux, la gestion de l’azote risque d’être difficile à maîtriser.