Un point marquant est ressorti des enquêtes : la forte variabilité des rendements sur LPC et la fréquence des échecs. Compte-tenu des coûts d’implantation élevés, il peut être nécessaire d’intégrer dans les coûts de production une « provision » pour ces risques.
Dit plusieurs fois pendant les enquêtes : « Il y a un loupé tous les ans, au moins sur une culture »
Il existe des caisses de péréquation et des assurances pour anticiper les pertes économiques liées aux aléas. Mais ces solutions ne sont pas disponibles pour toutes les cultures et/ou tous les types de risques.
Compte-tenu des coûts d’implantation élevés, il peut être nécessaire d’intégrer dans les coûts de production une « provision » pour ces risques.
Nous proposons ici de calculer cette provision pour risque sur les cultures de son exploitation pour :
- Anticiper les pertes économiques liées à la variabilité des rendements ;
- Prendre du recul sur le coût des caisses de péréquation ou des assurances.
Calcul de la provision pour risques
Méthode proposée par le groupe de travail de VivLéBio.
1) Estimer les pertes de rendement potentielles pour chaque culture
Exemple : Sur carotte, le rendement cible est de 30t/ha et le rendement minimal qui a été obtenu dans l’historique est de 20t/ha. Les pertes sont donc de (30-20) / 30 = 33%.
2) Estimer le risque de pertes de chaque culture
Hypothèse de l’étude : rendement minimum obtenu tous les 5 ans
Exemple : Sur carotte, la perte de rendement est de 33% tous les 5 ans, le risque est donc de 33% / 5 ans = 6,6%.
3) Intégrer ce risque dans les coûts de production
Il est possible de calculer 2 types de provisions pour risque :
- La provision pour risque qui permettra de couvrir les charges (A)
- La provision pour risque qui permettra en plus de compenser le manque à gagner, c’est-à-dire la perte de bénéfice (B)
Les provisions pour risque des systèmes spécialisés est légèrement plus élevée que celles des systèmes diversifiés, qui ont en général une fréquence de retour des légumes plein champ moins élevée.
Les variations de rendement apparaissent plus prononcées pour la pomme de terre que pour la carotte ou l’oignon, ce qui se traduit par une provision pour risque (exprimée en % des charges totales de la culture) plus élevée. Toutefois, le graphique montre que les différences sont grandes entre les exploitations pour la même culture.
Les provisions pour risques sont ensuite réparties sur toutes les cultures de la rotation.
Par exemple : Chez X, elles représentent de 13% des charges sur pomme de terre mais seulement de 7,2 % es charges à l’échelle de la rotation.
L’irrigation permet de réduire la variabilité des rendements et donc de réduire le pourcentage de risque. Le graphique ci-contre nous montre que les pommes de terre irriguées ont des provisions pour risque moins élevées que les pommes de terre conduites en sec.