Des groupes pilotes moteurs pour améliorer leur conduite azotée !

Sur le groupe pilote de Caix 

Les 7 agriculteurs mobilisés sur la Zone d’Action Renforcée de Caix sont très moteurs et impliqués dans la démarche GAZELLE. Dès 2022, des micro-essais étaient testés et suivis sur les parcelles du projet : différentes dates de destruction des repousses de colza, différentes modalités d’intercultures courtes, etc. Les réunions hivernales ont permis d’analyser en détail les résultats de ces leviers testés et plus largement les résultats de reliquats début drainage obtenus sur le groupe. Occasion de mettre à jour le tableau de bord de suivi des résultats et des actions, bien avancé et maîtrisé sur ce groupe.

Fin janvier, Romain Crignon, ancien chef du projet « Multifonctionnalité des couverts d’interculture » à Agro-Transfert, est intervenu auprès des agriculteurs du groupe, en réponse à leurs questions et besoins. Romain les a ainsi formé aux nombreux services permis par les couverts et aux leviers d’action pour optimiser leur implantation, notamment en conditions limitantes. Courant février, un autre atelier s’est tenu autour des simulations avec Syst’N® des flux d’azote sur leurs parcelles pour identifier les leviers d’actions à approfondir en 2023. En ligne de mire : atteindre le double-objectif du groupe qui consiste à limiter les pertes par lixiviation en dessous de 20 kgN/ha/an tout en maintenant leur performance économique (évaluation économique des leviers testés approfondie ce printemps).

Ces réunions courant janvier et février ont eu lieu chez Louis Lebrun, l’un des agriculteurs du groupe, et ont laissé place à de très bons moments d’échanges et de convivialité !

Sur le groupe pilote Agr’eau-Logic dans le cambraisis

Les agriculteurs du GIEE Agr’eau-logic impliqué dans le projet GAZELLE ont fait le choix de se fixer un objectif plus global de réduction des pertes azotées à hauteur de 30 % d’ici 3 ans tout en visant une dynamique de stockage de carbone dans leurs sols.

La méthodologie proposée pour creuser ce double objectif « carbone et azote » était en 3 étapes, soit 3 ateliers distincts.

En lien avec l’objectif de résultat de réduction des pertes azotées, un premier atelier s’est tenu fin janvier. Les reliquats début drainage des parcelles suivies ont été analysés, des connaissances sur les pertes par volatilisation et par lixiviation ont été apportées et des simulations de flux d’azote avec Syst’N® ont été partagées. Des leviers d’actions visant à allonger la durée des couverts, à apporter les engrais organiques sur couverts développés, ou encore à modifier les successions de culture ont ainsi été discutés.

En lien avec l’objectif de résultat de stockage carbone, un deuxième atelier s’est tenu mi-février, en deux temps. La matinée, Jean-Christophe Mouny, spécialiste du stockage carbone et de l’outil SIMEOS-AMG® à Agro-Transfert est intervenu pour former les agriculteurs à la gestion des matières organiques et aux leviers pour stocker plus de carbone. L’après-midi, les simulations avec l’outil SIMEOS-AMG® sur les parcelles des agriculteurs suivis a permis de discuter des potentiels de stockage carbone chez chaque agriculteur ainsi que des leviers qui permettraient de viser le maintien voire l’augmentation de ces stocks (stocks initiaux déjà très élevés sur le groupe !). Ainsi, des leviers visant à augmenter la biomasse des couverts et à introduire des cultures ou des pratiques restituant plus de carbone au système ont été discutés.

Enfin, un dernier atelier s’est tenu mi-mars pour approfondir les synergies et antagonismes entre les leviers « azote » et les leviers « carbone » en creusant l’impact de chaque levier sur les 2 objectifs visés : réduire les pertes azotées de 30 % et viser une dynamique de stockage carbone de l’ordre de 110 kg/ha/an. Les ateliers associés à chaque levier et les échanges ont été très enrichissants. Les leviers visant à augmenter la biomasse des couverts et à reconcevoir les systèmes de culture sont ressortis comme les plus prometteurs pour atteindre ce double objectif. Ces leviers seront approfondis dès le printemps.

Sur le groupe pilote de Lesquielles

Les agriculteurs du groupe de Lesquielles se sont réunis début janvier pour analyser les campagnes de reliquat début drainage, associées aux pesées de biomasse réalisées à la même période (voir deuxième article de cette newsletter). L’objectif était aussi de revenir sur les paris pris lors du tour de plaine des couverts, en automne dernier, sur les estimations de biomasse produite et d’azote piégée par les couverts des agriculteurs du groupe. Cette réunion a aussi fait l’objet d’apport de connaissances et a permis de discuter de la méthodologie à suivre pour approfondir le double objectif sur ce groupe : limiter les concentrations en nitrate sous-racinaire à 45 mg NO3-/L tout en tendant vers une autonomie azotée.

Les agriculteurs se sont également réunis le 22 février pour assister à la formation de Romain Crignon, comme sur le groupe de Caix et en réponse également aux questions et besoins des agriculteurs du groupe, sur les services permis par les couverts et les leviers d’action pour optimiser leur implantation, notamment en conditions limitantes.

Sur le groupe pilote de Sacy et la plaine d’Estrées

Le groupe de Sacy et de la Plaine d’Estrées est composé de 10 agriculteurs répartis sur les différents Bassins d’Alimentation de Captages (BAC) animés par Marie Gillet, pour la communauté de communes Liancourtois Vallée dorée et Plaine d’Estrées et la commune de Sacy-Le-Grand. L’objectif pour l’animatrice est d’aller plus loin techniquement avec les agriculteurs de ce groupe pour diffuser leurs avancées plus largement auprès des autres agriculteurs des BAC concernés.

Suite à leur demande, une formation à la gestion de l’azote a été organisée début février et animée par l’équipe GAZELLE à Agro-Transfert. L’objectif était qu’à l’issue de cette formation, les agriculteurs du groupe maîtrisent les principaux processus composant le cycle de l’azote, notamment de pertes azotées, et également d’identifier les leviers d’actions adaptés à leur système permettant de les limiter. De riches échanges, des exercices d’application tout comme des réflexions poussées (comme l’illustre la photo) ont ponctué cette belle journée.

Le groupe s’est réuni une seconde fois en février pour analyser collectivement les résultats des RDD, en appliquant la méthodologie décrite dans le deuxième article de cette newsletter. Des leviers d’actions très variés ont émergé : allonger le cycle des couverts, détruire les repousses plus tardivement, modifier les successions de culture pour réduire la durée de sol nu, intercultures courtes, fractionnement des engrais minéraux sur cultures de printemps et bien d’autres leviers innovants.

La suite de l’animation prévue sur le groupe est elle aussi innovante. L’enjeu qualité de l’eau fédère le groupe, l’objectif correspondant, fixé collectivement, vise à limiter leur RDD à 50 kg N/ha/an. Les agriculteurs ayant des systèmes de production, des objectifs et des projets personnels divers et variés, le choix a été de se porter sur des ateliers de co-conception chez chaque agriculteur du groupe pour creuser collectivement et pour chacun d’eux, leur objectif associé à la qualité de l’eau. Le premier atelier de co-conception aura lieu en juin.

Le groupe est très moteur et apprécie la démarche par objectif de résultat structuré autour du tableau de bord, véritable « support de notre cheminement collectif ».