LIONC’EAU : le nouveau projet de R&D du programme azote d’Agro-Transfert

Léo, pour commencer peux-tu te présenter ?

Moi c’est Léo Bellenger, je suis originaire de la région de St Quentin. J’ai fait mes études à l’Université Jules Verne de Picardie à Amiens où j’ai obtenu un master en production végétale. Par la suite, j’ai travaillé un an à l’INRAE de Versailles sur le métabolisme de l’azote sur la culture de maïs. Le domaine de la recherche m’a bien plu donc j’ai décidé de réaliser une thèse. Je l’ai faite à Tours et mon sujet était focalisé sur l’effet de l’azote et du CO2 atmosphérique sur le métabolisme et le développement de la plante. Après mon doctorat, j’ai souhaité continuer à travailler sur la thématique de l’azote, mais en m’orientant vers des projets plus appliqués, afin de proposer des solutions aux problématiques que rencontrent les agriculteurs.  J’ai ainsi intégré l’UNIFA où j’ai mené des études sur la fertilisation en France. Après cette expérience, je suis rentrée à Arvalis pour une mission sur la production de semences de lin fibre. Et enfin, me voilà arrivé à Agro-Transfert !

Comment le projet LIONC’EAU a-t-il vu le jour ?

Le projet LIONC’EAU a vu le jour pour continuer de répondre à la problématique de la qualité de l’eau dans notre région. Il est issu du projet GAZELLE (2020-2024) dans lequel les conseillers et agriculteurs ont fait remonter les besoins d’innover au champ pour développer de nouveaux leviers d’actions limitant les pertes nitriques.
Le deuxième constat c’est que nos partenaires et adhérents sont interpellés par l’évolution de l’assolement régional : de plus en plus de pomme de terre, de lin… Ils se posent des questions sur les dynamiques d’azote associées et donc sur la qualité de l’eau.
Et le dernier élément de contexte concerne l’outil Syst’N® qui prend de plus en plus d’ampleur en région. Mais les usagers ont remonté certains manques ou pistes d’amélioration. Avant de se ruer dans les travaux de mise à jour, il faut réfléchir à la priorisation. Et en écho aux constats que je viens de citer, on souhaite tester si l’outil est bien capable de simuler des pratiques très innovantes ou les nouveaux assolements en région.

En quoi consiste le projet LIONC’EAU ?

Suite à ces constats, 3 grandes actions émergent et se résument dans notre mantra : Innover, Anticiper, Evaluer.

Innover, en identifiant, testant et diffusant de nouvelles pratiques innovantes afin de limiter les pertes nitriques auprès des acteurs du terrain.

En parallèle, anticiper, les évolutions d’assolement pour sensibiliser les filières à l’impact de ces changements, à partir de scenarios tendanciels d’évolution d’assolement en région, évalué d’abord sous une angle azote.

Et enfin, évaluer les capacités de Syst’N d’être en appui à la création de ces nouvelles références.

Quels sont les résultats attendus du projet ?

Tout d’abord fournir des fiches ou vidéos qui valorisent les innovations qu’on aura identifiées et qu’on aura testées au champs.

Ensuite, des scénarios tendanciels d’évolution d’assolement pour les petites régions agricoles les plus concernées en Hauts-de-France. Des fiches « cas-types » évaluant l’impact sur les pertes azotées de ces scénarios seront réalisées (ainsi qu’à termes, une étude d’impact multicritères).

Enfin, pour l’outil Syst’N®, un bilan de ses capacités à simuler les systèmes de culture évolutifs et transformatifs en région, et un plan d’action pour améliorer l’accompagnement de l’outil et garantir son avenir.

Quels sont les partenaires autour de la table ?

On retrouve un ensemble de partenaires venant de tout horizon !
Les partenaires techniques que sont les chambres d’agriculture départementales et le Groupe Carré ;
Notre partenaire scientifique l’INRAE ;
Et nos partenaires associés : la DREAL, la DRAAF, La Coopération Agricole en Hauts-de-France, JUNIA et la Chambre Régionale d’Agriculture.

Nous sommes par ailleurs labellisés et accompagnés par le RMT BOUCLAGE.

Et enfin, concernant nos partenaires financiers, nos demandes de financements auprès des agences de l’eau Artois Picardie et Seine Normandie sont en cours d’instruction.

Est-ce que tu souhaites ajouter quelque chose, une info croustillante peut-être ?

Oui ! Actuellement, je mène une traque aux innovations. On recherche des agriculteurs qui ont des pratiques innovantes qui limitent ou pourraient limiter les pertes nitriques.

N’hésitez pas à me contacter l.bellenger@agro-transfert-rt.org si vous avez des idées !