Les fiches cas-types : le nouvel incontournable des conseillers – animateurs

Elles permettent de :

  • Apporter des éléments de connaissances sur le cycle de l’azote,
  • Ouvrir le dialogue sur le sujet des pertes azotées,
  • Fournir des ordres de grandeur de pertes d’azote, traductible en euro par hectare, sur les principaux systèmes de culture et sols de la région,
  • Donner envie de tester de nouvelles pratiques, voire, d’intégrer un collectif pour les approfondir.

Des interventions d’une demi-journée sur la façon dont elles ont été coconstruites et pour se projeter dans leurs usages dans l’accompagnement des agriculteurs ont eu lieu auprès de plusieurs groupes de conseillers, animateurs et techniciens en région. Si vous aussi, vous souhaitez que nous intervenions dans votre structure, n’hésitez pas à contacter Justine Chauvin (j.chauvin@agro-transfert-rt.org).

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Interprétation collective des RDD : Redoutable, Dynamique, Déterminant

Indicateur privilégié pour faire le lien entre pratiques culturales et qualité de l’eau, le Reliquat Début Drainage (RDD) est au centre des tableaux de bord, eux-mêmes au cœur de notre démarche. Pour les mettre à jour annuellement et faire émerger les leviers d’actions qui permettront d’atteindre le RDD objectif (c’est-à-dire le niveau de RDD à ne pas dépasser pour obtenir une eau de qualité sur les parcelles suivies), il est nécessaire d’interpréter collectivement les reliquats obtenus. Pour cela, l’animateur ne doit pas le faire à la place des agriculteurs mais les laisser interpréter par eux-mêmes leurs résultats. Les agriculteurs détiennent toutes les clés pour les expliquer !

En effet, laisser les agriculteurs interpréter leurs résultats est bien plus pédagogique ! L’animateur ne doit en aucun cas se positionner en sachant, bridant tout échange entre pairs, mais doit favoriser la prise de parole de chacun, guider les agriculteurs en cas de doute, les motiver à comprendre. Pour cela, l’animateur pose des questions clés de type « que pensez-vous de vos résultats ? », « êtes-vous surpris ? », « comment vous expliquez cette valeur-là ? », « selon vous, pourquoi est-on au-dessus/en dessous de l’objectif de résultats ? », etc. Au fil des échanges, inspirés par les facteurs mis en évidence par les uns, les hypothèses des autres, les retours d’expérience personnels, les agriculteurs du groupe déterminent les facteurs qui peuvent expliquer leur niveau de RDD. Dans les situations sur nos groupes pilotes où l’animateur a su adopter cette posture, les agriculteurs ont su s’exprimer, expliquer leur RDD et les échanges ont débouchés sur des pistes de travail pour cette année 2023.

Comment représenter les résultats ?

Tous les RDD sont représentés sur un même histogramme. Cela permet d’avoir une vision globale des résultats du groupe. Aucune anonymisation n’a été demandée par les agriculteurs de nos groupes, une bienveillance naturelle s’installe pour se comparer intelligemment. Le nom des parcelles est donc précisé en abscisse.

 

L’objectif de RDD fixé au préalable par le groupe (à l’aide des supers livrables du projet GAZELLE) est représenté par une barre horizontale. L’objectif est d’être en dessous de ce seuil ! Cette représentation est très visuelle pour se situer.

Il peut être intéressant de classer les RDD par précédent aussi. Cela permet de mettre en lumière les pratiques vertueuses et innovantes en allant plus loin. Par exemple, comparer des RDD derrière colza permet de mettre en évidence différentes modalités de gestion de repousses.

Et l’azote piégé par les couverts alors ?

L’idéal pour cet atelier d’interprétation collective des RDD est d’avoir réalisé des pesées de biomasse des couverts, repousses ou cultures en place, à la même période que les prélèvements de sol. À l’aide de la méthode MERCI[1], gratuite et simple d’utilisation, il est possible de déterminer la quantité d’azote piégé par le couvert en place au début du drainage. Il est alors pertinent de représenter ce que l’on appelle l’azote en jeu : correspondant à la quantité d’azote dans la plante en plus de la quantité d’azote dans le sol au début du drainage. C’est l’ensemble de cet azote qui est à interpréter. Plus l’azote est piégé par le couvert végétal en place, moins il est présent dans le sol et donc moins il est susceptible de lixivier !
Ajouter une barre correspondant à cet azote piégé par le couvert en place au-dessus du RDD correspondant est très pédagogique pour évaluer la capacité de piégeage de nitrate de ce couvert.

Cela permet aussi de mettre en évidence d’autres situations de faible RDD, celles avec peu d’azote piégé par le couvert : cela signifie que l’agriculteur a mis en place d’autres leviers, à un autre moment de la rotation, qui a permis de limiter les pertes. C’est très inspirant et illustre parfaitement qu’il n’y a pas un seul moyen pour atteindre les résultats escomptés !

Derniers conseils pour l’animateur

Il est conseillé d’écrire au fur et à mesure sur un paper-board les facteurs mis en évidence par les agriculteurs en distinguant les facteurs expliquant les RDD inférieurs et supérieurs à l’objectif de résultat visé. Cette prise de note est précieuse pour synthétiser les échanges qui vont bon train, pour mettre en avant les pratiques vertueuses et pour identifier les leviers d’actions qui permettraient de mieux faire.

Aussi, si l’animateur est plus à l’aise de commencer cet atelier par un apport de connaissance, sur lequel se raccrocher pour ne passer à côté d’aucun facteur d’interprétation ou tout simplement pour aider les agriculteurs qui rencontreraient des difficultés à interpréter ses résultats, un arbre des facteurs expliquant les RDD a été créé dans le cadre du projet. Il permet de balayer l’ensemble des facteurs à parcourir pour comprendre son RDD.

[1] https://methode-merci.fr/

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Des groupes pilotes moteurs pour améliorer leur conduite azotée !

Sur le groupe pilote de Caix 

Les 7 agriculteurs mobilisés sur la Zone d’Action Renforcée de Caix sont très moteurs et impliqués dans la démarche GAZELLE. Dès 2022, des micro-essais étaient testés et suivis sur les parcelles du projet : différentes dates de destruction des repousses de colza, différentes modalités d’intercultures courtes, etc. Les réunions hivernales ont permis d’analyser en détail les résultats de ces leviers testés et plus largement les résultats de reliquats début drainage obtenus sur le groupe. Occasion de mettre à jour le tableau de bord de suivi des résultats et des actions, bien avancé et maîtrisé sur ce groupe.

Fin janvier, Romain Crignon, ancien chef du projet « Multifonctionnalité des couverts d’interculture » à Agro-Transfert, est intervenu auprès des agriculteurs du groupe, en réponse à leurs questions et besoins. Romain les a ainsi formé aux nombreux services permis par les couverts et aux leviers d’action pour optimiser leur implantation, notamment en conditions limitantes. Courant février, un autre atelier s’est tenu autour des simulations avec Syst’N® des flux d’azote sur leurs parcelles pour identifier les leviers d’actions à approfondir en 2023. En ligne de mire : atteindre le double-objectif du groupe qui consiste à limiter les pertes par lixiviation en dessous de 20 kgN/ha/an tout en maintenant leur performance économique (évaluation économique des leviers testés approfondie ce printemps).

Ces réunions courant janvier et février ont eu lieu chez Louis Lebrun, l’un des agriculteurs du groupe, et ont laissé place à de très bons moments d’échanges et de convivialité !

Sur le groupe pilote Agr’eau-Logic dans le cambraisis

Les agriculteurs du GIEE Agr’eau-logic impliqué dans le projet GAZELLE ont fait le choix de se fixer un objectif plus global de réduction des pertes azotées à hauteur de 30 % d’ici 3 ans tout en visant une dynamique de stockage de carbone dans leurs sols.

La méthodologie proposée pour creuser ce double objectif « carbone et azote » était en 3 étapes, soit 3 ateliers distincts.

En lien avec l’objectif de résultat de réduction des pertes azotées, un premier atelier s’est tenu fin janvier. Les reliquats début drainage des parcelles suivies ont été analysés, des connaissances sur les pertes par volatilisation et par lixiviation ont été apportées et des simulations de flux d’azote avec Syst’N® ont été partagées. Des leviers d’actions visant à allonger la durée des couverts, à apporter les engrais organiques sur couverts développés, ou encore à modifier les successions de culture ont ainsi été discutés.

En lien avec l’objectif de résultat de stockage carbone, un deuxième atelier s’est tenu mi-février, en deux temps. La matinée, Jean-Christophe Mouny, spécialiste du stockage carbone et de l’outil SIMEOS-AMG® à Agro-Transfert est intervenu pour former les agriculteurs à la gestion des matières organiques et aux leviers pour stocker plus de carbone. L’après-midi, les simulations avec l’outil SIMEOS-AMG® sur les parcelles des agriculteurs suivis a permis de discuter des potentiels de stockage carbone chez chaque agriculteur ainsi que des leviers qui permettraient de viser le maintien voire l’augmentation de ces stocks (stocks initiaux déjà très élevés sur le groupe !). Ainsi, des leviers visant à augmenter la biomasse des couverts et à introduire des cultures ou des pratiques restituant plus de carbone au système ont été discutés.

Enfin, un dernier atelier s’est tenu mi-mars pour approfondir les synergies et antagonismes entre les leviers « azote » et les leviers « carbone » en creusant l’impact de chaque levier sur les 2 objectifs visés : réduire les pertes azotées de 30 % et viser une dynamique de stockage carbone de l’ordre de 110 kg/ha/an. Les ateliers associés à chaque levier et les échanges ont été très enrichissants. Les leviers visant à augmenter la biomasse des couverts et à reconcevoir les systèmes de culture sont ressortis comme les plus prometteurs pour atteindre ce double objectif. Ces leviers seront approfondis dès le printemps.

Sur le groupe pilote de Lesquielles

Les agriculteurs du groupe de Lesquielles se sont réunis début janvier pour analyser les campagnes de reliquat début drainage, associées aux pesées de biomasse réalisées à la même période (voir deuxième article de cette newsletter). L’objectif était aussi de revenir sur les paris pris lors du tour de plaine des couverts, en automne dernier, sur les estimations de biomasse produite et d’azote piégée par les couverts des agriculteurs du groupe. Cette réunion a aussi fait l’objet d’apport de connaissances et a permis de discuter de la méthodologie à suivre pour approfondir le double objectif sur ce groupe : limiter les concentrations en nitrate sous-racinaire à 45 mg NO3-/L tout en tendant vers une autonomie azotée.

Les agriculteurs se sont également réunis le 22 février pour assister à la formation de Romain Crignon, comme sur le groupe de Caix et en réponse également aux questions et besoins des agriculteurs du groupe, sur les services permis par les couverts et les leviers d’action pour optimiser leur implantation, notamment en conditions limitantes.

Sur le groupe pilote de Sacy et la plaine d’Estrées

Le groupe de Sacy et de la Plaine d’Estrées est composé de 10 agriculteurs répartis sur les différents Bassins d’Alimentation de Captages (BAC) animés par Marie Gillet, pour la communauté de communes Liancourtois Vallée dorée et Plaine d’Estrées et la commune de Sacy-Le-Grand. L’objectif pour l’animatrice est d’aller plus loin techniquement avec les agriculteurs de ce groupe pour diffuser leurs avancées plus largement auprès des autres agriculteurs des BAC concernés.

Suite à leur demande, une formation à la gestion de l’azote a été organisée début février et animée par l’équipe GAZELLE à Agro-Transfert. L’objectif était qu’à l’issue de cette formation, les agriculteurs du groupe maîtrisent les principaux processus composant le cycle de l’azote, notamment de pertes azotées, et également d’identifier les leviers d’actions adaptés à leur système permettant de les limiter. De riches échanges, des exercices d’application tout comme des réflexions poussées (comme l’illustre la photo) ont ponctué cette belle journée.

Le groupe s’est réuni une seconde fois en février pour analyser collectivement les résultats des RDD, en appliquant la méthodologie décrite dans le deuxième article de cette newsletter. Des leviers d’actions très variés ont émergé : allonger le cycle des couverts, détruire les repousses plus tardivement, modifier les successions de culture pour réduire la durée de sol nu, intercultures courtes, fractionnement des engrais minéraux sur cultures de printemps et bien d’autres leviers innovants.

La suite de l’animation prévue sur le groupe est elle aussi innovante. L’enjeu qualité de l’eau fédère le groupe, l’objectif correspondant, fixé collectivement, vise à limiter leur RDD à 50 kg N/ha/an. Les agriculteurs ayant des systèmes de production, des objectifs et des projets personnels divers et variés, le choix a été de se porter sur des ateliers de co-conception chez chaque agriculteur du groupe pour creuser collectivement et pour chacun d’eux, leur objectif associé à la qualité de l’eau. Le premier atelier de co-conception aura lieu en juin.

Le groupe est très moteur et apprécie la démarche par objectif de résultat structuré autour du tableau de bord, véritable « support de notre cheminement collectif ».

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Adventices vivaces : les indispensables pour savoir les gérer

Le climat doux de ces derniers temps a stimulé la pousse des premières adventices vivaces (chardons, rumex et bientôt laiteron des champs) dans vos parcelles.
A travers ses projets Agri-Bio et
VivLéBio, Agro-Transfert RT a concocté pour vous, les indispensables pour bien gérer ses adventices vivaces sans produits phytosanitaires.

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Pertes d’azote en Hauts-de-France : les cas-types régionaux du projet GAZELLE

Comment limiter les pertes d’azote dans les systèmes de culture et les sols de notre région ?

De nombreux usages de ces fiches sont envisageables, notamment pour initier les échanges avec les agriculteurs sur leur gestion de l’azote, en conseil individuel ou collectif.

Elles permettent de :

  • Apporter des éléments de connaissances sur le cycle de l’azote,
  • Ouvrir le dialogue sur le sujet des pertes azotées,
  • Fournir des ordres de grandeur de pertes d’azote, traductible en euro par hectare, sur les principaux systèmes de culture et sols de la région,
  • Donner envie de tester des nouvelles pratiques, voire, d’intégrer un collectif pour les approfondir.

Des interventions d’une demi-journée sur la façon dont elles ont été coconstruites et pour se projeter dans leurs usages dans l’accompagnement des agriculteurs ont eu lieu auprès de plusieurs groupes de conseillers, animateurs et techniciens en région. Si vous aussi, vous souhaitez que nous intervenions dans votre structure, n’hésitez pas à contacter Justine Chauvin (j.chauvin@agro-transfert-rt.org).

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