Damian Martin1 et Thomas Leborgne2 ont présenté le futur outil d’aide à la réflexion devant l’assemblée des 16èmes rencontres Comifer-Gemas 2023. Cette présentation a été réalisée avec l’appui de Rémy Duval2, Pierre Dul2, Annie Duparque1 et Vincent Tomis1.
1 Agro-Transfert RT, 2ITB
Contexte et enjeux
La préservation de la qualité des sols est un enjeu majeur de l’agroécologie et de la durabilité des systèmes d’exploitation. L’évolution récente et rapide des types de matériels utilisés dans les chantiers de récolte de betterave sucrière, caractérisés par des charges à l’essieu très élevées, et en parallèle la nécessité pour l’industrie sucrière d’augmenter les durées de campagne d’approvisionnement des usines, concourent à accentuer les risques de générer des tassements en profondeur dans les systèmes de cultures betteraviers.
Ces tassements profonds, non corrigeables par des interventions mécaniques ultérieures, peuvent avoir des conséquences agronomiques sur les cultures (occupation racinaire limitée, moindre accès à l’eau, etc.). L’ITB, Agro-Transfert RT et Tereos ont construit le projet PréviBest[1] dans l’objectif, après avoir évalué expérimentalement les conséquences de tassements profonds sur la productivité des cultures suivantes, d’élaborer une première version fonctionnelle d’un outil d’aide à la décision tactique qui facilite les choix des agriculteurs, des responsables de chantiers (CUMA, ETA), des services d’approvisionnement d’usines sucrières, afin d’éviter la formation de tassements profonds lors des récoltes de betteraves.
Principes et fonctionnement de l’outil
Les règles de décision mises en jeu par l’outil reposent sur un double diagnostic de risque physique d’engendrer un tassement profond dans les conditions de récolte considérées et de risque de perte de productivité ultérieure selon la sensibilité du système de culture considéré (établie sur la base des données expérimentales obtenues dans le cadre du projet). Chacune des situations de récolte retenue est décrite par le type de machines mises en œuvre sur le chantier et leur caractéristiques (nombres d’essieux, charge, pneus), par le type de sol et par son état hydrique.
Un diagnostic de risque de compactage superficiel ou profond est ensuite établi. En cas de risque, l’outil propose d’agir sur différents leviers accessibles aux acteurs qui pilotent les chantiers (charges maximales acceptées des machines, possibilités de retarder une récolte…), visant à diminuer le risque de tassement en profondeur par rapport à la situation initiale.