Formation gestion des adventices 6 avril 2023


Pour vous inscrire, contactez Mylène Liné : m.line@agro-transfert-rt.org
Nous recrutons ! Un.e chef de projet protéines végétales et bioéconomie

Agro-Transfert RT est un centre de R&D agronomique à l’interface de la Recherche, des Chambres d’Agriculture, des coopératives, des agriculteurs et des entreprises des Hauts-de-France. La raison d’être d’Agro-Transfert RT depuis 30 ans, est d’accélérer le processus d’innovation agricole vers la durabilité, la sobriété et l’autonomie des agriculteurs et de leurs filières, en faisant travailler sur des objectifs communs tous les maillons de la chaine de R&D. Pour cela, nos projets sont conduits sous forme de consortiums opérationnels.
Travailler à Agro-Transfert RT, c’est intégrer une équipe de taille humaine, aux compétences reconnues en France, dans une ambiance motivante, décontractée et créative. C’est partager des valeurs fortes d’innovation et de neutralité au service de la transition agricole. C’est multiplier les contacts, du chercheur à l’agriculteur et bénéficier d’un encadrement scientifique réputé.
Pour renforcer notre équipe « Bioéconomie sur les territoires », dédiée à l’innovation en matière d’émergence et d’animation de nouvelles filières, d’évaluation/optimisation des systèmes de production et de création de chaînes de valeur, nous cherchons un.e chef.fe de projet.
L’équipe développe depuis plus de 10 ans une expertise sur l’accompagnement au développement des filières sur les territoires (https://www.agro-transfert-rt.org/filabiom/). Cette expertise est aujourd’hui mobilisée dans l’évaluation des gisements agricoles sur les territoires et pour accompagner le développement des filières protéines végétales notamment (https://www.agro-transfert-rt.org/projets/proteines-vegetales/).
Les atouts des légumineuses (protéagineux, légumineuses fourragères, légumes secs…) pour les systèmes de culture et les régimes alimentaires ne sont plus à démontrer. Cependant, ces cultures représentent moins de 2 % de la sole agricole française alors même que plus de 50 % de la consommation nationale (alimentation humaine et animale) est importée. Agro-Transfert co-anime depuis 2021 une initiative régionale visant à relocaliser ces productions en région Hauts-de-France, en apportant sa dimension Recherche-Innovation. Un premier travail a permis d’identifier les différents freins et actions prioritaires à mener, ce qui a permis de lancer deux projets partenariaux de R&D auxquels participe Agro-Transfert : FiLoLéG (Innovations végétales et agricoles pour relancer la production de légumineuses graine) et PROFIL (Nouvelle voie de valorisation locale du champ à l’assiette des protéines végétale régionale).
Missions du poste proposé :
Le(la) chef(fe) de projet recruté(e) viendra renforcer l’équipe bioéconomie, sous la responsabilité de la chargée de mission, pour piloter des projets et prendra d’abord en charge le suivi des actions protéines végétales durant l’absence de l’actuelle cheffe de projet. Il/elle se verra confier les missions suivantes :
- Coordonner les actions d’Agro-Transfert dans les projets de l’axe, encadrer le travail de l’ingénieure d’étude, participer au montage technique et financier des futurs projets,
- Participer à l’animation de la dynamique régionale autour des filières de la bioéconomie. Identifier et interagir avec les partenaires des projets. Recueillir leurs attentes et leurs besoins,
- Construire l’accompagnement technique personnalisé de porteurs de projets agricoles ou agroalimentaires en interaction avec les partenaires des projets. Participer à des journées d’apports de connaissances, entretiens individuels, récolte de données initiales et cadrage des évaluations multicritères des filières.
Projets prévus en 2023-2024 : Remplacement de la chargée de projet Protéines durant son congé parental d’un an. Missions évolutives ensuite vers d’autres projets liés au développement de la bioéconomie en région, mobilisant les mêmes compétences en accompagnement, animation et évaluation des filières.
► Profil :
- Niveau ingénieur/ Master en agronomie ou agroalimentaire
- Première expérience souhaitée. Des compétences en pilotage de projet seraient un plus.
- Connaissances sur les filières de la bioéconomie et de ses acteurs
- Rigueur, capacités d’adaptation, d’analyse et synthèse, autonomie, goût pour le contact
- Permis B obligatoire
► Conditions de travail :
- CDI à partir de mars 2023 si possible – statut cadre
- Encadrement technique et scientifique réputé. Poste à fort potentiel d’acquisition de compétences.
- Ambiance de travail dynamique et décontractée
- Basé à Estrées-Mons (80) ou Arras (62), déplacements en région (véhicule de service)
- Rémunération annuelle proposée selon expérience : 30-33 k€
- Avantages : cantine, chèques vacances, mutuelle, Plan d’Épargne Inter-entreprises, télétravail 2 j/semaine en moyenne.
► Candidature :
CV et lettre de motivation à envoyer par mail avant le 13 janvier 2023 c.delame@agro-transfert-rt.org
Contact/renseignements sur le poste : h.preudhomme@agro-transfert-rt.org
Entretiens d’embauche prévus à partir du 20 janvier 2023. Possibilité de visioconférence.
Offres de stage agronomie

ANALYSE D’UN SYSTEME LEGUMIER BIO ET VISITE DE PARCELLES

2 offres d’emploi à pourvoir en CDI à Estrées-Mons

Rallye Fertilité Santerre 25 août 2022

DEMO DESTRUCTION VIVACES GOUZEAUCOURT 10 AOUT 2022



Séminaire autour du Reliquat Début Drainage (RDD) : un partage d’expérience porteur pour GAZELLE
Pourquoi ce séminaire ?
Le Reliquat Début Drainage (RDD), aussi appelé Reliquat Entrée Hiver (REH) ou Azote Potentiellement Lessivable (APL), réunit les experts du sujet depuis maintenant de nombreuses années dans le cadre du RMT anciennement « Fertilisation et Environnement », aujourd’hui RMT BOUCLAGE.

Néanmoins, la fréquence et la durée de chaque rencontre ne permettaient pas de partager efficacement les retours d’expérience de chacun et d’avancer sur les freins, leviers et usages de ce reliquat.
Pour partager plus efficacement « les joies et les peines » autour de ce REH, Gembloux AgroBioTech et Agro-Transfert ont organisé un séminaire du 30 mai au 3 juin dernier, dans le cadre exceptionnel des Alpes de Hautes-Provences, dans le village de Peyresq. « Se déconnecter pour mieux se connecter » était les maîtres mots de ce séminaire.
Repartis en 6 sessions thématiques, les 25 contributeurs du séminaire ont pu exposer leurs retours d’expérience et échanger avec les autres participants sur les questions en suspens, les forces et faiblesses des dispositifs et discuter des perspectives.
Les sessions en détail
- La 1ère session portait sur les retours d’expérience autour des prélèvements et de l’échantillonnage des reliquats. Les difficultés logistiques, le point de vue des laboratoires, la variabilité spatiale des prélèvements ou encore la profondeur d’échantillonnage ont ainsi été discutés.
- Dans la 2ème session, le lien entre mesures de RDD et qualité de l’eau a pu être approfondi à travers des dispositifs expérimentaux à différentes échelles : parcelle, drain et bassin versant.

- La 3ème session était dédiée au couplage entre mesures de RDD et modélisation. Ce que permettent des outils comme Lixim, STICS et Syst’N ont ainsi été abordés : évaluation des pratiques agricoles, estimation du risque de lixiviation ou encore détermination des dates de début drainage. Dans cette session, la méthode mise en place dans le cadre de GAZELLE par Agro-Transfert, pour estimer les créneaux de prélèvements idéaux de RDD sur les Zones d’Actions Renforcées en Hauts-de-France, a été présentée et a suscité un vif intérêt.
- Le traitement des données mesurées et l’interprétation qui pouvait être faite de ces reliquats ont été approfondis dans une 4ème session. La diversité des méthodes suivies a permis d’ouvrir le champ des possibles en termes de pistes d’interprétation et de valorisation des données collectées.
- La 5ème session portait spécifiquement sur l’accompagnement des agriculteurs autour du RDD : différentes démarches d’accompagnement et d’animation de territoire ont ainsi été présentées et débattues.
- Enfin, la 6ème session portait sur les retours d’expérience de syndicats d’eau ou bureau d’étude autour de la mise en place de Paiements pour Services Environnementaux, construits à partir du RDD comme indicateur.
Une analyse transversale de ces retours d’expériences, réalisée par Agro-Transfert et l’INRAE, a permis de clôturer le séminaire en faisant émerger les principaux usages du RDD. Chaque usage du RDD ayant un cadre d’application, des acteurs impliqués et une finalité qui lui sont propres.

Suites à donner
Chaque contributeur de ce séminaire a rédigé un article restituant son retour d’expérience. Les échanges lors du séminaire vont permettre d’en alimenter les discussions. L’ensemble de ces articles sera compilé dans un ouvrage à paraître à la fin d’année.
Ce séminaire fut un succès et unanimement enrichissant pour tous les participants, tant sur le plan professionnel qu’humain. Le fait de s’isoler 4 jours consécutifs sur une même thématique n’est pas habituel. Néanmoins, tous les contributeurs sont sortis convaincus de la nécessité de l’avoir fait, le reliquat début drainage étant un indicateur au très fort potentiel, encore mal compris et complexe à interpréter. Ce séminaire et l’ouvrage qui en découlera contribueront à une meilleure compréhension de ce reliquat, à lever certaines idées reçues et difficultés pour mieux l’utiliser et le déployer, notamment dans notre projet GAZELLE.
Le jeu enjeux : le brise-glace autour de la gestion de l’azote
L’accompagnement proposé dans GAZELLE va au-delà l’enjeu de la qualité de l’eau et vise à traiter les enjeux prioritaires pour les exploitants autour de la table pour les mobiliser dans la démarche.
La première étape pour co-contruire ce que l’on appelle le projet de groupe (qui sera ensuite traduit en tableau de bord, cf newsletter précédente) consiste à identifier l’ensemble des enjeux à considérer en parallèle de la qualité de l’eau. Pour ce faire, nous avons imaginé un jeu simple permettant à chaque agriculteur du groupe d’exprimer ce qui le préoccupe, les enjeux qui le tiennent à cœur, pour lui, pour son exploitation ou pour son territoire.
L’idée est de choisir parmi un ensemble de thématiques illustrées, correspondant à des enjeux ou problématiques à différentes échelles (comme illustrée dans la figure ci-dessous), 3 sujets qui les préoccupent, qui les intéressent le plus ou qu’ils voudraient approfondir. Ce choix restreint est difficile mais les pousse à hiérarchiser leurs préoccupations.

Après un court temps de réflexion individuelle d’environ 5 minutes, chaque agriculteur est invité à décrire les 3 sujets retenus et pourquoi. L’animateur doit alors accompagner l’agriculteur à développer un maximum son ressenti, en chiffrant ou détaillant une situation précise par exemple. Ce tour de table structuré permet de recueillir l’avis de chacun et de faire émerger collectivement les enjeux prioritaires à coupler à la qualité de l’eau dans la suite de la démarche.
Les retours sur ce jeu, qui a été testé sur les 3 groupes pilotes, ont été positifs. Sur 2 des groupes, les agriculteurs ont pu choisir 3 enjeux en plus de la qualité de l’eau, considérée dès le départ comme enjeu central pour eux. Les résultats sont diversifiés et riches d’enseignements. En plus des performances agronomiques et économiques, on ressent une préoccupation autour du maintien voire l’augmentation de la teneur en matières organiques des sols. L’autonomie azotée, la limitation des pertes azotées, de meilleures connaissances sur les interactions sol-plante-climat ressortent de manière franche. Le changement climatique, la qualité de production et la biodiversité ont également été développés à plusieurs reprises.
Au-delà d’identifier les sujets à approfondir en plus de la qualité de l’eau, ce jeu permet de mettre en évidence les attentes et les freins des agriculteurs du collectif. A travers les échanges qui ont lieu lors du tour de table, les motivations du groupe émergent, tout comme les services attendus par une meilleure gestion de l’azote, permettant également d’initier la réflexion autour des objectifs de résultats à atteindre.
Ce jeu a aussi pour vocation d’illustrer que tous les enjeux sont liés ensemble. En agissant sur l’un d’eux, on a nécessairement un impact sur les autres. L’objet de la démarche est de trouver le juste compromis vertueux pour l’environnement comme pour l’agriculture du territoire.

Point d’étape sur l’avancée de nos groupes pilotes
Déploiement de la démarche
Le déploiement de la démarche d’accompagnement « GAZELLE » suit son court sur les 3 groupes pilotes du projet.

Plusieurs rencontres ont pu se tenir depuis le début de l’année, malgré le peu de fenêtres libres que la météo a laissé aux agriculteurs, notamment ce printemps.
Diagnostic des pertes
Des premiers diagnostics des pertes azotées ont pu être réalisés auprès des groupes. Ainsi, les simulations des pertes azotées à l’échelle de la rotation avec l’outil Syst’N[1], sur les parcelles suivies dans le projet, ont entre autres été réalisées et discutées avec les agriculteurs.
Les simulations mettent en évidence des pertes moyennes entre 15 et 30 kg N-N03/ha/an. Les principales situations de pertes se situent derrière les cultures de printemps, notamment après pomme de terre et pois de conserve, après plusieurs semaines laissées en sol nu (en moyenne 51 kg N/ha/an ± σ = 24 kgN/ha/an) ; derrière les CIPAN qui pourraient être mieux optimisées (en moyenne 41 kg N/ha/an ± σ = 17 kgN/ha/an) ; ou encore derrière colza où les repousses pourraient aussi être mieux optimisées (en moyenne 41 kgN/ha/an ± σ = 24 kgN/ha/an). Une analyse est en cours pour identifier plus finement les facteurs expliquant la variabilité des pertes simulées.
Le partage de ces simulations a généré de riches moments d’échanges, de pédagogie et de questionnements. Les agriculteurs ont apprécié cette approche ludique, pertinente et adaptée à leur système pour réfléchir aux pratiques à modifier pour limiter les pertes azotées. Même si les échanges sont à poursuivre, plusieurs idées d’actions ressortent des discussions : interculture courte (quand les dates de récolte du précédent le permettent), anticipation de la date d’implantation de la CIPAN (avec test du semis à la volée avant moisson), destruction plus tardive des CIPAN (quand les conditions pédoclimatiques le permettent), repousses de colza associées à l’implantation d’une moutarde, destruction plus tardive des repousses de colza (quand la pression insecte, maladie et adventices le permettent), ou encore, adaptation de la succession de culture pour permettre une meilleure absorption de l’azote après un précédent riche.

Échange autour des situations de pertes avec les agriculteurs mobilisés sur le groupe de Lesquielles
Objectifs de résultats fixés
En ce qui concerne les objectifs de résultats, la limitation des concentrations en nitrate sous racinaire à 50 mg/L fait consensus. Cet objectif de qualité de l’eau est associé à la performance économique des exploitations pour l’un des groupes ; pour un autre, il serait a priori couplé à la recherche d’une autonomie azotée (à approfondir lors de la prochaine rencontre). Le troisième a fait le choix de se fixer un objectif plus générique de limitation des pertes (incluant également les pertes par volatilisation), associé à un objectif de stockage carbone (également à définir plus précisément lors de la prochaine rencontre) dans une volonté de préserver la matière organique de leurs sols. Ces objectifs de résultats ont pu être construits ensemble grâce au jeu enjeux (cf article suivant).
Les discussions se poursuivront à l’automne lors de tours de plaine autour des couverts. Occasion de peaufiner les objectifs de résultats à atteindre, de finir de co-construire le tableau de bord propre à chaque groupe et d’observer collectivement les premiers tests d’action proposés par les agriculteurs suivis.
[1] Syst’N : outil de simulation des flux azotés à l’échelle de la rotation https://systn.ea.inrae.fr/